Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
F1HDE
31 octobre 2016

Le Fairchild Swearingen SA227-AT Expediter ou avion dit le cercueil volant

DGSE AIR AMERICA 06

 

Suite sur le tragique accident survenu lundi dernier à un avion de la compagnie de Bernard Zeler polytechnicien français, fils de général, qui met à disposition des États qui le souhaitent, sa flotte d'avions spécialisés pour des missions de surveillance et de reconnaissance lorsque les moyens militaires de ces pays sont pris de court. Et il loue même des avions pour des opérations aéroportées «gouvernementales». Ces avions ne portent d'ailleurs aucune mention nationale sur leurs ailes. Des appareils dits « mercenaires ».  J’ai toujours trouvé étrange de transformer des avions comme le Fairchild Swearingen SA227-AT Expediter, construit en 1983 (33 ans d’âge). Il faut savoir que dans le milieu aéronautique cet avion a une réputation détestable. Il fait partie des avions dits « cercueil volant » car il a connu pas moins de 50 crashs recensés en 41 ans d'exploitation comme à Montréal le 18 juin 1998 faisant 13 morts et le 12 avril 2002 à Palma de Majorque en Espagne 2 morts. Il aurait fait appel à mon bureau de consulting je lui aurais conseillé pour l’usage d’un avion ISR (intelligence, surveillance, reconnaissance) le Beechcraft King Air 300/350 avion turbopropulseur qui se prête à toutes les transformations (STC) on en trouve en très bon état sur le marché de l’occasion. Un neuf avant négociation commerciale coute 4.52 Million d’€. 

 

DGSE AIR AMERICA 01

 

La société recrute surtout des anciens pilotes militaires du style pilote militaire pendant 25 ans, 15 ans dans la chasse puis 10 ans dans le ravitaillement en vol, 13 ans dans un escadron de chasse opérationnel sur Mirage 2000D aujourd’hui CPL IR ME MCC.  Selon mes informations la DGSE, se refuse à commenter et renvoie au ministère de la Défense. La section de recherches de la gendarmerie de l'Air spécialisée pourtant dans les accidents d'avions militaires, n'a pas été saisie de ce dossier alors que le ministère de la Défense déclare juste avoir « ouvert une enquête interne » sans préciser à qui elle a été confiée. Sauf que le Bureau d'enquête et d'analyses de la Défense (BEA-Défense) n'est pas saisi non plus, car il ne peut s'intéresser qu'aux avions appartenant officiellement à la république française. L'appareil, qui s'est écrasé lundi, est immatriculé, lui, aux États-Unis et appartient à une société luxembourgeoise CAE Aviation. 

 

DGSE AIR AMERICA 03

 

Aujourd’hui la défense se privatise et fait appel à CAE Aviation pour assurer des missions de surveillance et de reconnaissance aériennes mais aussi des missions de largage de troupes aéroportées. Sa flotte comprend de vieux avions hétéroclites comme 3 Merlin III, 2 Casa 212, 5 Cessna Caravan, 1 Skyvan et 1 Islander. Il faut noter que l’Union Européenne (UE) fait déjà appel à cette société dans le cadre de la mission Atalante. Notre ministère de la Défense la compte parmi ses fournisseurs officiels. Attention tout ce matériel fourni par des constructeurs américains, est considéré comme sensible par le Pentagone qui peut les placer sous le régime ITAR (International Traffic in Arms Régulations), ce qui ne permettrait plus de les utiliser par une compagnie privée pour les rentabiliser.  Ainsi, l’intérêt économique du contrat juteux perd toute sa valeur. Il peut paraître étonnant d’aborder la question de l’externalisation en traitant d’abord de l’histoire du mercenariat, notamment parce que l’amalgame a souvent eu lieu entre la figure du mercenaire et celle du contractor. 

 

DGSE AIR AMERICA 02

 

Et il est vrai que la différence entre les deux n’est pas aisée. En témoignent certains personnels de sociétés de protection (sociétés parfaitement légales du point de vue du droit international) dont l’allure est très proche de celle des « chiens de guerre » et autres Affreux. Cette confusion des genres tient en partie au fait que le mercenariat et l’externalisation, bien qu’étant deux réalités distinctes, entretiennent certains liens dans la mesure où le mercenariat constitue la première forme historique d’externalisation. Etymologiquement, « mercenaire » vient du substantif latin mercenarius, qui tire lui-même son origine du mot merces. Polysémique, merces signifie tout à la fois 1) le salaire, la récompense, le prix pour quelque chose ; 2) la paye, la solde, les appointements ; 3) le loyer, le fermage, le salaire (Le Grand Gaffiot : dictionnaire Latin – Français, Hachette, 2000). Dès lors, tout travail réalisé en échange d’une rémunération peut se voir qualifier de mercenaire. 

 

DGSE AIR AMERICA 04

 

En 1946, l’officier supérieur Claire Chennaut, ancien chef des Tigres volants fonde une petite société de transport aérien, la Civilian Air Transport (CAT). Celle-ci a pour fonction d’alimenter en vivres mais aussi en armes les régions tenues par les forces du Kuomintang de Tchang Kaï-chek. Beaucoup de pilotes de cette compagnie sont d’ailleurs d’anciens Tigres volants. En 1950, la CAT passe sous le contrôle de la CIA, qui, pour maintenir une apparence de société civile, continue d’assurer des vols réguliers dans toute l’Asie (Hong Kong, Japon, Corée, Philippines…), tout en utilisant certains avions de la flotte pour assurer des missions secrètes. La CAT est également utilisée lors de la guerre de Corée et lors de la guerre d’Indochine. En 1959, la CAT est réorganisée sous le nom d’Air America et assure des opérations sous couverture durant toute la guerre du Vietnam. Par ailleurs, l’entreprise CAT n’est pas un cas isolé. DynCorp, société créée en 1946 et aujourd’hui l’une des plus importantes SMP, commença par assurer des missions de transport aérien pour les armées US sous le nom de California Eastern Airways Inc. (CEA). De plus, la guerre du Vietnam vit se multiplier le nombre de prestataires privés. « PAE (Pacific Architects and Engineers), société de génie civil fondée en 1955, a travaillé sur quelque 120 sites vietnamiens et employé près de 25 000 personnes qui construisaient des camps pour l’US Army et les entretenaient» et d’ajouter, « Vinnell (une filiale de Northrop Grumman, connue pour ses activités de formation de la Garde nationale d’Arabie saoudite et de la nouvelle armée d’Irak) est à l’origine une entreprise de travaux publics fondée en 1931 ; ses liens avec le Pentagone datent des années 1960 et de la guerre au Vietnam». 

 

DGSE AIR AMERICA 05

 

En conclusion, l’exemple des sociétés militaires privées anglo-saxonnes nous apprend que la frontière entre le monde des entreprises et celui des armées n’est pas étanche. De multiples coopérations sont possibles. De façon étonnante, alors que la plupart des spécialistes français du milieu défense s’accordent pour une externalisation « raisonnée », c’est-à-dire une externalisation qui ne concerne pas des domaines jugés stratégiques, il faut constater que les Anglo-Saxons n’hésitaient pas, dès les années 1940, à sous-traiter à des sociétés privées des missions hautement sensibles. Toutefois, il faut concéder que dans le cas des SMP anglaises et américaines, les dirigeants sont toujours des vétérans et souvent d’anciens officiers supérieurs. Dans ces conditions, l’externalisation en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis ne doit pas être vue comme un processus irréfléchi mais plutôt comme une possibilité d’élargissement des moyens d’actions en matière de défense et de sécurité nationale. Parallèlement, la France a également eu recours à des mercenaires après la Seconde Guerre mondiale. De façon étonnante, cet épisode n’a pas débouché, comme dans le cas de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis, sur l’établissement d’un véritable réseau d’entreprises privées de sécurité et de défense. Le futur développement essaiera donc d’établir pourquoi le modèle français n’a pas suivi la même trajectoire que ses cousins anglo-saxons.

Air America's Legacy Lima Site 6 Airstrip - Laos

Good Morning Vietnam Best Scenes

 

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité