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29 avril 2021

JEUNES DE LA GENERATION COVID – PAS DE FUTUR – PAS D’AVENIR

NO FUTURE

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« Ces jeunes, on leur coupe les ailes » : le crash financier d’Airways Collège fait perdre 99 000 euros aux élèves pilotes.

Ils ont tous pris un crédit pour cette formation au brevet de pilote de ligne qui s’arrête brutalement après la mise en liquidation judiciaire de l’école. En France, 217 élèves répartis sur quatre sites sont concernés dont 40 à MELUN VILLAROCHE. Des avions cloués au sol et des rêves de pilote stoppés en plein vol. C’est le cauchemar que traversent en ce moment les 217 élèves d’Airways Collège, une école de formation au brevet de pilote de ligne basée sur quatre sites en France, à côté d’Agen (Lot-et-Garonne), à Cholet (Maine-et-Loire), Nîmes (Gard) et enfin sur le site de Paris-Villaroche, près de Melun (Seine-et-Marne), depuis février 2020. En cause : la mise en liquidation judiciaire de l’entreprise actée ce jeudi, à la suite de la demande de son dirigeant lors d’une audience récente devant le tribunal de commerce d’Agen, après sa déclaration de cessation de paiements. Problème : cette école qui a formé 4000 pilotes depuis trente ans leur dispensait les cours, et 200 à 250 heures de vol, pour la somme de… 99 000 euros ! « C’est énorme ! C’est un investissement qui prouve que ces jeunes se sont battus pour accéder à la formation ! Pour les trois-quarts, ils ont pris un crédit avec leurs parents qui se portent caution. La procédure fait que tout est gelé : aucun élève ne peut plus voler et la somme versée est perdue », soupire Éric Touchet, ex-pilote de chasse et ex-pilote d’aviation d’affaires, aujourd’hui responsable du centre Airways Collège de Paris-Villaroche qui compte 40 élèves et cinq salariés (sur 70 salariés au total). Parmi les jeunes, Marie, 19 ans, de Roissy-en-Brie, ne cache pas son désarroi. « J’ai pris un prêt sur seize ans auprès d’une banque en ligne. Mon père rembourse car ma mère a perdu son emploi il y a quelques semaines », soupire la jeune femme qui a pour l’instant effectué 41 heures de vol avec en tête l’objectif professionnel de « voler, avoir un bureau dans le ciel… » Même arrêt brutal pour Alexandra, 19 ans, d’Emerainville. « C’est la douche froide ! Mes parents ont tout payé grâce à un prêt sur douze ans. Mais je n’ai aucune heure de vol, seulement deux mois de théorie ! », soupire la jeune femme qui a loué et meublé un appartement à Melun pour être au plus près de l’école. Originaire de Torcy, Kevin, 18 ans, et 40 heures de vol à son actif, vit mal les deux prêts sur dix ans pris à son nom avec ses parents et son oncle comme garants. Quant à Romain, 24 ans, et quelques économies nées d’emplois temporaires, il a emprunté sur dix ans en partageant la caution avec ses parents établis en Corse. « Ces jeunes, on leur coupe les ailes. C’est inadmissible ! Ils n’ont pas encore de boulot, n’ont aucun moyen de financer une nouvelle formation car ils doivent déjà rembourser celle-ci qu’ils n’ont pas terminée ou à peine commencée », peste Éric Touchet. Il en appelle aux bonnes volontés, mécénat ou Etat, pour que ses élèves puissent finir leur formation. Par ailleurs, une action collective pourrait se créer entre parents pour tenter de se faire entendre de l’administrateur judiciaire. Jérôme Binachon a été pilote chez Air France de 1992 à 1998. Il préside la société Airways Collège depuis 2017. « Je comprends le stress, l’agacement… Je suis le seul responsable de la situation. J’assume. Je m’excuse. La trésorerie d’Airways ne permettait pas de continuer. » Il évoque sa surprise. « En 2018, mon expert-comptable m’avait annoncé 10 millions d’euros de chiffre d’affaires et 300 000 euros de résultats. Et en fait en 2019, il y avait 6 millions d’euros de pertes, soit 17 millions d’euros en cumulé en 2021 », admet-il. Selon lui, les causes de ce crash financier sont multiples : « La boîte est rentable si la masse salariale est divisée par deux. Les salaires que je donnais sont supérieurs au prix du marché… Et puis en 2020, avec les confinements, on n’a pas pu voler autant. On a eu moins d’inscrits. » Il le dit : « C’est injuste de licencier des gens qui n’y sont pour rien. Les élèves n’y sont pour rien non plus. Je veux faire en sorte que l’argent mis par les familles ne soit pas paumé ». Il évoque la piste d’un investisseur : « La reprise va se faire dans deux ou trois mois. Ces repreneurs, français, sont extrêmement crédibles dans le domaine de l’aéronautique. Je pense que les élèves pourront finir ainsi leur formation avec eux. Pour les salariés, le repreneur fixera ses conditions… » Sur le stress que cela peut provoquer chez ses jeunes apprenants, Jérôme Binachon surprend en faisant allusion au métier qui exige rigueur et gestion du stress. « C’est un mal pour un bien. Ils vont traverser une épreuve extrêmement stressante. Soit-il laisse tomber, soit ils y croient et s’accrochent ! », ose celui qui dit avoir rencontré le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari, ce jeudi matin.

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