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16 janvier 2020

JEAN FRANCOIS GABERIC 11ème EPISODE 49° 30’ N - 000° 06’ E - 16 Janvier 2020

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Ce matin concertation avec l’armateur, nous avons pris la décision de quitter le port demain Vendredi sans charger les containers du Havre. Drôle d'ambiance dans les grands ports maritimes français. « Depuis mardi, aucun bateau n'entre ou ne sort du port du Havre ». Serait-il possible de bloquer Philippe Martinez devant chez lui, en lui coupant l’électricité et surtout en lui expliquant que c’est pour le bien commun. C’est facile de pourrir la vie des autres avec ses idées islamo-gauchiste. Transporteurs routiers, transitaires ou commissionnaires de transport (qui organisent le transport de marchandises) : derrière, c'est « toute la chaîne logistique » qui est touchée. Certaines usines commencent aussi à être en mal d'approvisionnement. La Fédération nationale des ports et docks CGT envisage déjà de nouvelles actions la semaine du 20 janvier dans les sept grands ports maritimes Français. Les professionnels du secteur hurlent « Ils vont nous faire crever ». La grève qui paralyse le port du Havre n'est pas sans conséquences économiques. Ils sont « les victimes collatérales » de la mobilisation contre la réforme des retraites. Alors que le port du Havre (Seine-Maritime) est entré, mardi 14 janvier 2020, dans une nouvelle phase de trois jours de grève, et qu’une grève des remorqueurs est annoncée vendredi 17, si elle a lieu nous ne pourrons pas appareiller. Assurant en temps normal le transit de « 85 % des conteneurs » qui y arrivent, les camions ne peuvent aujourd’hui plus accéder au port, première plateforme française en la matière. Derrière, c’est l’avenir de « 22 000 salariés » sur quelques 2 000 entreprises de transport dans la région qui est en jeu. « Certains seront obligés de licencier ». De mémoire, il n’avait pas vu de blocage aussi long depuis 30 ans. Depuis le mois de décembre, plusieurs épisodes de « port mort » ont touché le Havre. Une situation difficile pour les armateurs (qui ont enregistré en décembre une baisse de 25% des escales, baisse qui pourrait atteindre 30 à 40 % en janvier), pour les logisticiens, contraints de redispatcher leurs livraisons vers Anvers, Rotterdam ou Hambourg et qui inquiète particulièrement les transporteurs. « Là on nous empêche de bosser, on fait crever les boîtes ». Après la mobilisation du sous-prolétariat "Gilets jaunes" l’an dernier, ce nouvel épisode social est un coup dur difficile à encaisser pour la profession. Conséquence des blocages, « les dossiers de chômage technique commencent à arriver » et derrière « les salaires et les charges deviennent difficile à payer ». En plus des pertes de chiffre d’affaires s’ajoutent des surcoûts comme « lorsque l’on est obligé de travailler le samedi, et les salaires ne sont pas les mêmes. Dans quelques mois, certains seront obligés de licencier, peut-être même de déposer le bilan par la suite ». Pourtant, le blocage du port du Havre, tout comme celui que subit aussi celui de Marseille, est pour un immense gâchis. On détruit un outil de travail magnifique et ce, comme le redoutent les acteurs économiques, au profit d’autres ports du Nord de l’Europe.

 

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Comment 80 remorqueurs en grève au Havre peuvent-ils paralyser le premier port français pour le commerce extérieur ? environ 50 escales de grands navires (ils peuvent atteindre 400 mètres) n’ont pas pu avoir lieu au Havre. Si cela continue, ce sont les emplois qui vont être en jeu. Les marins qui travaillent sur les remorqueurs de l’Espagnol BOLUDA aident chaque année environ 10 000 bateaux à manœuvrer lors de leur entrée ou sortie du port du Havre. Un métier particulièrement dangereux. Notre force au Havre, c’est d’assurer à nos clients une qualité. Nous allons tous dans ce sens, et le développement de l’axe Seine doit nous conforter sur cette position. Mais devant la concurrence, les clients ne vont pas chercher… Ils iront ailleurs et très vite. Ils le font, d’ailleurs, déjà. Anvers en Belgique, le grand gagnant. « Il n’y a jamais de grève de cette envergure là-bas, donc pourquoi risquer de ne pouvoir entrer dans un port à cause d’une grève quand un autre vous tend les bras ? ».

Bernard Lavilliers - Saigon

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