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17 août 2016

Les 4 étapes de la vie d’un pilote

jean marie saget CAP 10

De l’envie à la maîtrise

Tout comme le passage à l’âge adulte, la vie d’un pilote est caractérisée par différentes étapes. On peut en distinguer quatre : l’envie qui vaincra l’appréhension, l’aisance, l’excès de confiance et la maîtrise.

1. L’envie de voler

La première phase est une réaction normale. Après tout, voler n’est pas naturel pour un être humain. Les évolutions se font dans un environnement dynamique et on ne peut pas « mettre sur pause » comme on pourrait le faire sur terre (s’arrêter sur le bord de la route pour régler le problème), ou dans un simulateur. Cette envie qui nous permettra de vaincre notre appréhension qui nous rend méfiant permet cependant de maintenir une bonne vigilance. Le pilote reste sur ses gardes pendant que sa confiance commence à se construire. Il est prudent et se fixe des marges de sécurité. 10 nœuds de vent de travers sera le maximum qu’il acceptera en vol solo. L’appréhension à l’approche du sol lors de l’arrondi, la peur du vent de travers, des décrochages pratiqués avec instructeur, sont des situations que tous les pilotes connaissent ou ont connu. C’est tout à fait normal.

2. L’aisance

Pour la plupart d’entre-nous, les heures de vol s’accumulant, cette étape laisse la place à un autre ressenti : le pilote prend confiance en lui. Mais il reste quand même prudent, en ayant toujours quelques doutes, par exemple lors de ses analyses météo, certaines pouvant être délicates quant à la prise de décision. C’est à ce moment qu’il doit se méfier car une attitude plus dangereuse peut apparaître.

3. L’excès de confiance

En effet, avec l’expérience, il peut se sentir moins vulnérable (notamment s’il ne s’est jamais fait quelques petites frayeurs, s’il n’a jamais vécu de situations délicates) et va baisser sa garde. «25 nœuds de vent de travers ? Je n’ai jamais volé dans ces conditions mais ça devrait le faire ! Après tout, avec 20 nœuds je maîtrise ! » Il passe d’élève pilote timide à « expert » sur confiant, en se lançant même des défis pour tester ses limites, alors qu’il ne connaît pas vraiment. C’est à ce moment là qu’il risque les mauvaises surprises. Il est vulnérable et va probablement se faire peur un jour ou l’autre. Il va peut-être se faire surprendre par la météo, ou bien se retrouver « short pétrole ».

Réfléchissons un peu

A ce stade, deux possibilités. Soit le pilote décide d’arrêter de voler. « Je n’ai plus envie de me faire peur ! J’abandonne. » Soit il va vite remonter en selle mais restera marqué par la mauvaise expérience qu’il a vécu. Il peut alors de retourner à la case départ : la phase d’appréhension. Il aura donc tendance à être très prudent, voir timoré, en s’imposant d’importantes marges de sécurité. Par exemple, s’il a été confronté à des problèmes de carburant, il décidera peut-être de partir avec les pleins complets à chaque vol. Ou bien il annulera un vol alors qu’il avait parfaitement les capacités de naviguer ce jour-là. La confiance sera difficile à retrouver. Il s’agit alors de trouver un équilibre entre crainte et sur confiance.

4. La volonté de maîtriser

La dernière étape est la volonté de maîtriser, l’objectif de beaucoup de pilotes. Mais on ne devient pas Chuck YEAGER * Bob HOOVER * ou Jean-Marie SAGET * d’un simple claquement de doigt. Il faut tout d’abord de la volonté, de la motivation pour chercher à s’améliorer en permanence, en continuant d’apprendre (apprendre de ses erreurs, de celles des autres) et de perfectionner son pilotage. Cela peut se faire par l’obtention de nouvelles qualifications (montagne, hydravion, turbine…) ou bien en se fixant des objectifs de progression particuliers : « Du vent de travers avec des rafales, je vais faire des tours de piste avec un instructeur ». La maîtrise nécessite la compréhension de l’art et de la science du vol. C’est un long voyage, interminable car on n’atteint pas la perfection en une seule vie de pilote, mais qui procure une grande satisfaction personnelle. Un pilote qui atteint un certain niveau de maîtrise fait les choses « naturellement », sans efforts apparents, ses réactions sur les commandes sont plus intuitives, ses décisions se prennent sans efforts. Il connaît sa machine et ses performances, il anticipe les messages du contrôle, etc. Cette recherche de maîtrise est obtenue par un effort continu d’apprentissage et de remise en question.

Conclusion

Peu importe la phase dans laquelle vous vous trouvez, il est très important de ne pas brûler les étapes. Si vous débutez ou que vous êtes fraichement breveté, ne vous faîtes pas piéger par l’excès de confiance, et acceptez le fait que cette dernière doit prendre le temps de se construire. Enfin, gardez à l’esprit que même les pros n’arrêtent jamais d’apprendre.

 

 

  • Chuck YEAGER

 

 

CHUCK YEAGER 1

 

93 ANS, Charles Elwood « CHUCK » YEAGER né le 13 février 1923 à Myra, en Virginie-Occidentale est un aviateur américain. Il est célèbre pour avoir été le premier à franchir le mur du son, à bord du BELL X-1, le 14 octobre 1947.

Les deux vols sont racontés dans le livre de Tom WOLFE et le film du même nom de Philip KAUFMAN, L’Etoffe des héros (THE RIGHT STUFF).

 

l'etoffe des heros

Dans le film L’Etoffe des héros, dont il est un des personnages principaux (son personnage est interprété par l’acteur Sam SHEPARD), il joue lui-même un tout petit rôle : celui d’un vieil homme qui sert des boissons dans le bar de Pancho Barnes, près de la base EDWARDS, et qui s’offusque qu’un des aviateurs soit refusé comme astronaute pour le motif qu’il n’a pas fait d’études supérieures (critique souvent formulée à son encontre).

 

chuck yeager 2002 01

Le 14 octobre 1997 à 74 ans, pour fêter l’anniversaire des 50 ans du passage du mur du son, il vole à bord d’un F15 EAGLE et le repasse symboliquement.

 

chuck yeager 2002 02

En 2003, alors âgé de 80 ans, il vole à OSHKOSH sur un P-51 Mustang, en duo avec son camarade d’escadrille de l’époque, le colonel BUD ANDERSON.

 

  • BOB HOOVER

BOB HOOVER

94 ans, Robert A. « BOB » HOOVER né le 24 janvier 1922 à Nashville au Tennessee est un ancien pilote de show aérien. Il fut pilote d’essai et pilote de combat  pour l’armée de l’air des Etats-Unis. Après la guerre, il devint pilote d’essai pour la NORTH AMERICAN AVIATION. Par la suite, il entreprit une longue et brillante carrière de pilote acrobatique.

 

  • JEAN-MARIE SAGET

 

JEAN MARIE SAGET

87 ans, Jean-Marie SAGET, né le 17 mars 1929 à Paris, est un aviateur Français, pilote militaire, pilote d’essai chez Dassault Aviation, et chef pilote chez Dassault Aviation jusqu’en 1989.

Il totalise à ce jour plus de 20000 heures de vol sur 150 types d’appareils.

Bell X-1 - L'étoffe des héros

L 'étoffe des héros, F-104 Starfighter...

Le 10 décembre 1963, YEAGER échappe de justesse à la mort, alors qu’il perd le contrôle du prototype Lockheed NF-104A à l’altitude de 108 700 pieds (33 131 mètres). Parvenant à s’éjecter après une chute vertigineuse de 100 200 pieds (30 540 mètres), il s’en sortira gravement brûlé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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