Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
F1HDE
8 juillet 2021

La Russie dit surveiller le navire espion français Dupuy de Lôme indicatif radio FALM

519

 

Le Dupuy de Lôme A759 IMO N° 9282156 – MMSI N° 228196600

 

Situé entre la Russie continentale et l’île de Sakhaline, le détroit de Tatarie relie la mer du Japon à celle d’Okhotsk, où l’arraisonnement, en mai, du navire de pêche Eiho Maru par la garde-côtière russe a donné lieu à un incident diplomatique entre Tokyo et Moscou. Trois jours plus tôt, et dans le même secteur, un autre bateau japonais, le Daihachi Hokkoumaru, était entré en collision avec le cargo russe Amur, avant de chavirer. La mer d’Okhotsk est bordée par la péninsule de Kamtchatka à l’est, l’île nippone de Hokkaido à l’extrême sud, par l’île de Sakhaline à l’ouest, par la Sibérie au nord et, au sud-est, par les iles Kourliles, lesquelles font l’objet d’une dispute territoriale entre la Russie et le Japon. D’où les tensions de ces dernière semaines…. Et le renforcement de la présence militaire russe sur ces dernières. Plus généralement, la mer d’Okhotsk est stratégique pour les forces armées russes, et en particulier navales. Elle est une zone d’entraînement et d’essais pour les sous-marins de la Flotte du Pacifique, lesquels sont basés à Vilioutchinsk, port situé sur la côte orientale du Kamatchatka. En décembre dernier, le sous-marin nucléaire lanceurs d’engins (SNLE) Vladimir Monomaque a tiré une salve de quatre missiles balistiques à capacité nucléaire Boulava depuis la mer d’Okhotsk, ce qui, au passage, a mis en alerte la base américaine de Ramstein (Allemagne), son système de notification d’alerte de lancement de missile s’étant déclenché. Quoi qu’il en soit, la mer d’Okhotsk présente un intérêt en matière de renseignement, comme en témoigne l’envoi régulier d’avions de reconnaissance RC-135 de l’US Air Force, ces appareils étant spécialisés dans le recueil du renseignement d’origine électro-magnétique (ROEM). Le 23 juin dernier, l’un d’eux y a été intercepté par un Su-30 SM russe.

520 Boeing RC-135U 739-445B 64-14847 MSN 18787 Code OF

Mais, visiblement, cette région intéresse aussi la Direction du renseignement militaire (DRM) française. En effet, le 5 juillet, le ministère russe de la Défense a fait savoir que le « Bâtiment d’expérimentations » Dupuy de Lôme faisait l’objet d’une surveillance, après avoir été repéré dans le détroit de Tatarie. « Les forces et moyens du District militaire de l’Est exercent un contrôle sur le navire de reconnaissance navale français Dupuy-de-Lôme, opérant à partir du 5 juillet 2021 dans les eaux de la mer du Japon et du détroit de Tatarie », a en effet indiqué le Centre russe de gestion de la défense nationale. Pour rappel, le Bâtiment d’expérimentations Dupuy de Lôme autrefois appelé « Bâtiment d’expérimentations et de mesures » est un navire de 3600 tonnes pour une longueur de 101,75 m et une largeur de 15,85m. Mis en œuvre par la Marine nationale au profit de la DRM, il accueille à son bord 80 spécialistes et analystes chargés d’exploiter les renseignements obtenus par ses puissants moyens d’interception et d’écoute, fournis par la société THALES. Il est faiblement armé, ne disposant que de deux mitrailleuses de 12,7mm. Ces derniers temps, le Dupuy de Lôme avait surtout été signalé en mer Noire… En outre, depuis l’expédition de Lapérouse et celle du croiseur La Clocheterie, la présence de navires français dans le détroit de Tatarie est extrêmement rare. Selon les données AIS (Système d’identification automatique des navires) et sous réserve qu’elles soient correctes, le Dupuy de Lôme est arrivé à Hokkaïdo, Japon le 30 juin. Il a appareillé pour une destination non précisée le 4 juillet. « En matière de renseignement, nous travaillons avec persévérance à l’appréciation autonome de la France. Nous envoyons chaque année notre navire, le Dupuy de Lôme, en Indopacifique pour faire notre moisson et pouvoir échanger du renseignement avec nos alliés, » a récemment expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale au quotidien Le Monde.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Archives
Publicité