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16 novembre 2019

RUBRIQUE N° 1 « PILOTER UN AVION EST UN ART » LE T6 G DE 1959

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Aujourd’hui j’ai décidé de vous parler d’avions mythiques qui ont marquées une génération de pilote. Nous allons nous plonger en 1959 l’année de ma naissance en pleine guerre d’Algérie. Le T6 G en illustration est immatriculé F-AZBQ il appartient à l’AMICALE JEAN BAPTISTE SALIS c’est un NORTH AMERICAN T6-G N° de série 51-14848. Le T6 : (T pour Training : école). Le prototype date de 1935. C’était un appareil monomoteur à hélice. Monoplan à aile basse et train rentrant classique avec roulette de queue. Il était équipé d’un moteur Pratt et Whitney R 1340 Wasp de 9 cylindres en étoile, robuste, fiable et nécessitant un entretien réduit, qui développait 600 cv au niveau de la mer. Le moteur entrainait une hélice bipale Hamilton Standard, à pas variable, qui en faisait un avion assez bruyant. Le T6 G, utilisé en Algérie, après transformation en avion armé, par la SFERMA à Bordeaux, était un avion peu adapté aux missions en zone montagneuse, du fait de son manque de puissance moteur, de son alourdissement par l’ajout d’un blindage protégeant le pilote et l’installation de divers équipements (radios et armements), ce qui rendait sa maniabilité délicate dans les évolutions serrées (décrochage et déclenchement à droite). Sa vitesse moyenne ( 200 km/h.) et son autonomie assez importante ( plus de 4 heures en régime économique), en faisaient un avion polyvalent qui rendit cependant de grands services en opérations : protection de convoi, accompagnement de troupes au sol, reconnaissance à vue, appui-feu, avec de nombreuses munitions placées sous les ailes et pouvant être utilisées en combinaison suivant la mission : 2 containers de 2 mitrailleuses AA 52 alimentées avec 1 500 cartouches de 7,5 ainsi que plusieurs points d’ancrages permettant le tir de roquettes : 6 T 10 ou 2 paniers de 7 roquettes SNEB, ou 2 paniers de 36 roquettes de 37, 2 bombes de 50 kg., 4 paquets de bombes à fragmentation, 2 bidons spéciaux …). Il pouvait aussi emmener un observateur en place arrière, qui disposait d’une double commande. Produit à près de 20 000 exemplaires par les U.S.A (types A, C, D, et G), le Canada (type H ‘’Harvard’’) et la Suède, jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale. En 1985, il était encore en service dans plus de 20 pays. Il fut acheté à 700 exemplaires environ, par la France qui l’utilisera d’abord sur sa base école de Marrakech (types D, G, et H), mais surtout en Algérie (type G), puis en Afrique ensuite.

 

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Masse à vide : 1850 kg - Masse totale en charge : 2450 kg

Communication radio : SCR 522 (VHF) Radio compas AN/ARN 6(ou 7) SCR 300 pour liaison avec troupes au sol. Vitesse maxi : 325 km/h - Vitesse de croisière : 230 km sans armement et 200 km/h avec armement - Autonomie : 5 heures -Plafond : 3600 m - Rayon d’action :1175 km.

Les pilotes en 1959 étaient des PER (Pilotes élémentaires de réserve) de l’Armée de l’Air, des appelés qui acceptaient pour piloter, de signer un engagement de plus longue durée.

Tous volontaires, les P.E.R étaient recrutés sur concours ouvert par l’armée de l’Air pour les non bacheliers, les autres étant admis sur titre. Certains devanceront l’appel, d’autres étaient sursitaires. Tous passeront les tests physiques, et psychotechniques au C.E.M.P.N. de leur région, et signeront un engagement de 5 ans dans les « réserves actives », (40 heures de vol minimum à effectuer, par an), période qui courait à compter de la fin des obligations légales d’activité, lesquelles étaient toujours de 18 mois. Tous ces pilotes avaient une motivation commune : Voler. Ils étaient vraiment une promotion hors norme avec des indicatifs comme « Mangouste 40 » et « Romarin 40 ».

 

Le pilote de T6 G portait, un holster en cuir fauve destiné à recevoir son pistolet automatique et un porte chargeur.

 

191 MAC-50

L’arme de poing réglementaire à cette époque que j’ai personnellement utilisé en 1980 pendant la guerre froide et qui restera l’arme de poing dans l’armée Française jusqu’en dans les années 1990. Pistolet automatique de 9mm modèle 1950. Le PA du lieutenant pilote portait la désignation de MAC 50 car jusqu’en 1963, c’est la Manufacture d’Armes de Châtellerault (MAC) qui produira toutes les armes de poing de ce type (221 900 exemplaires). Ensuite c’est la Manufacture d’Armes de Saint-Étienne qui reprendra la fabrication, donnant alors la désignation MAS 50 au pistolet et produira 120 000 pièces jusqu’en 1978. Le PA 50 est fabriqué en acier usiné et possède un chargeur en tôle d’acier soudée contenant 9 cartouches calibre 9×19mm dites “9 Parabellum”. Cette arme était appréciée pour sa robustesse, sa bonne prise en main, son fonctionnement sûr et sa bonne finition.

 

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Pour sa défense en cas d’atterrissage forcé et en plus de son arme de poing, le lieutenant emporte dans le coffre de l’avion un pistolet mitrailleur de 9mm modèle 1949 construit par la Manufacture d’Armes de Tulle portant la désignation MAT 49. Ce pistolet mitrailleur est fabriqué en tôle emboutie et soudée et possède un chargeur droit de 32 cartouches. L’arme est repliable pour en faciliter le transport. Je l’ai également utilisé dans les années 1980 dans les Forces Françaises en Allemagne.

 

Pour illustrer ce message voici un film des années 1950 qui montre les fondamentaux de préparation et d’exécution d’une navigation en vol à vue (VFR). Pour moi la méthode n’a pas changé. Le cap et la montre. Si Donald Trump décide demain de couper le système de géolocalisation par satellites GPS, que votre GARMIN GTN 750 ou votre tablette fonctionnant sur le logiciel Mach 7 tombe en panne. Vous naviguerez avec votre carte échelle : 1 :500 000 à l’époque les pilotes volaient avec leurs cerveaux et n’avaient pas confiés leurs neurones à de l’intelligence artificielle. Je pense que les pilotes d’aujourd’hui peuvent plus inscrire comme moi sur mon CV ceci : A titre personnel, ma passion pour l'aviation et la pratique du pilotage me procurent une capacité d'adaptation permanente, dans un domaine où se mêlent étroitement, procédures et environnement mouvant, nécessitant, analyse, projection et prise de décision. L’aviation comme je la conçois est un triptyque L’HOMME (le facteur humain) - L’ENVIRONNEMENT (les conditions météorologiques) – LA MACHINE (connaissance de son avion et du manuel de vol). Maintenant je vous invite à visualiser ce magnifique film sur la formation des pilotes de T6 G de l’armée de l’air sur la base de COGNAC.

01 Préparation et exécution d'un vol à vue

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