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F1HDE
17 avril 2017

Aviation de loisir : les chiffres de la sécurité qui tuent !

 

F-BRRM

 

Pour les pilotes d’ULM je suis un guignol prétentieux, je pratique l’aviation de tourisme depuis 34 ans et je me suis simplement permis de rappeler dans mon précédent article que la sécurité est la première des choses à respecter quand on entreprend un vol. L’usage de machine exotique low cost en école accroît les risques d’accidents. J’ai décidé de ne pas passer sous silence ce tragique accident qui ternit l’image de notre activité au niveau du grand publique. L’Aviation vu de ma fenêtre est tout d’abord un moment de plaisir, le plaisir de piloter. La rigueur et la précision sont les premières qualités d’un pilote et les instructeurs formés au standard du SFACT Grenoble m’ont toujours enseignés. L’autre qualité d’un pilote c’est d’être humble mes pas idiots non plus. On sait aujourd’hui que beaucoup d’aéro-club de région Parisienne et de province sont borderline dans l’enseignement du pilotage d’avion. Je suis encore plus révolté en sachant que cet horrible accident s’est passé lors du lâcher de cette pauvre gamine. Le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses rendra ses conclusions. 17 morts dans 10 accidents d’avions légers en 2015. 45 morts côté ULM. Ramenée au nombre de pratiquants, l’aviation de loisir est beaucoup plus dangereuse que la moto dont la mauvaise réputation n’est pourtant plus à faire. A juste titre, la moto est réputée dangereuse. En 2015, les chiffres en attestent avec un mort par an pour 5.000 pratiquants. Que dire alors de l’aviation légère et de son ratio de 1 mort pour 2.600 pratiquants ou pire encore de l’ULM avec 1 pour 333 ? Cette comparaison massue est établie par la Direction de la sécurité aérienne civile (DGAC) et même si « comparaison n’est pas raison », elle a le mérite d’interpeler et espérons-le, d’amener la communauté à une prise de conscience. Les chiffres 2015 de la sécurité en aviation de loisir ne sont pas bons. Au total, la DSAC a recensé 41 accidents mortels (hors hélicoptère et ballon) ayant entrainé 63 décès, soit 16 de plus qu’en 2014. Dans la catégorie avion, la DSAC déplore 115 accidents dont 23 corporels qui ont fait 17 blessés et 17 morts en 10 accidents. Le vol à voile s’en sort mieux avec 18 accidents dont 4 corporels qui se sont soldés par 5 blessés et 1 mort. Les plus mauvais résultats sont à imputer à l’ULM qui enregistre son plus dramatique bilan de ces dix dernières années. En 2015, l’aviation ultralégère a comptabilisé 150 accidents dont 77 corporels et parmi eux 35 mortels. Le bilan est de 46 blessés et 45 morts soit le double de 2014. 27 instructeurs sont impliqués dans des accidents d’ULM dont 19 mortels, ce qui pose la question de leurs compétences et de leur devoir d’exemplarité, affirme Alain Jamet, pilote inspecteur qui détaille ces résultats. Aux grands maux, les outils de communication de pointe. Pour essayer de faire passer le message, l’administration se met à l’heure des réseaux sociaux pour tenter de toucher chacun et de diffuser plus largement son message. La sécurité a bien évidemment été abordée lors de l’assemblée générale de la Fédération française aéronautique, les 2 et 3 avril 2016, à Bordeaux. Daniel Vacher, président de la commission sécurité, a notamment expliqué que dans les grands pays d’aviation de loisir que sont les USA, la France, l’Allemagne ou encore la Grande-Bretagne, un seuil a été atteint avec un taux d’accidents compris entre 11 et 12 accidents pour 100.000 heures de vol. Pour l’abaisser, il faut jouer sur d’autres leviers, et en particulier sur le facteur humain. Ce que confirme une autre comparaison donnée par Alain Jamet dans la vidéo de la DSAC. Dans 37% des accidents de 2 roues motorisés, aucun tiers n’est identifié ; le motard est seul responsable de son accident. En aviation de loisir, ce taux dépasse 80%. Autrement dit, la sécurité repose principalement sur le pilote. Ce n’est pas nouveau, mais il serait temps que chacun à son niveau en prenne conscience. Le parallèle fait par la DSAC entre la moto et l’aviation de loisir doit faire réfléchir.

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